SOLUCE LE SECRET DU TEMPLIER


II - Deuxième Partie

 

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II - Deuxième Partie.

J'eus l'impression d'entendre un ultime ricanement avant d'être précipité au centre d'une gerbe de lumière vive. Je n'étais pas mort, je n'avais heurté aucun obstacle, je sentais mon corps.... Mais je flottais dans l'espace. Bien plus incroyable encore, tout en ayant conscience d'être vivant et présent dans mon corps, je me trouvais dans le même temps, spectateur de moi même. Comme un spectateur assis dans un fauteuil dans une salle de cinéma, je voyais, à quelques mètres de moi, mon corps flotter, porté par un flux de lumière scintillante. C'est alors que je me rendis compte qu'au lieu de logiquement tomber vers le fond du puits, je remontais, je m'élevais vers la lumière, dans un ciel resplendissant, au son d'une musique triomphale.
Par une sorte de miracle qui m'apparaissait comme totalement inexplicable à ce moment là de mon histoire, en remontant dans le puits d'énergie je changeais d'apparence.... Ma veste de toile multi poches se colorait et se transformait en veste kaki, d'uniforme. Un casque, camouflé par un filet de cette même couleur kaki apparaissait et recouvrait ma tête.... Je tenais un fusil dans la main droite et je portais sur mes épaules un sac à dos et tout un tas d'accessoires militaires. J'étais William Tibbs, mais aussi, Alexandre Tibbs, G.I. pendant la guerre 39/45, disparu au cours du débarquement des troupes alliées sur les côtes de Normandie en juin 1944. Je savais que j'étais tout à la fois, William Tibbs qui vivait en 1995, mais aussi mon oncle, le frère de mon père, dont on gardait, encore aujourd'hui, le souvenir ému dans la famille. Moi, bien entendu, né près de trente années après sa disparition, je ne l'avais jamais connu... J'entendais le bruit des explosions, les cris des hommes, le hurlement des moteurs d'avions qui piquaient droit sur nous. Ils nous mitraillaient à bout portant! J'entendais maintenant le grondement des sabots, le bruit du canon et toujours les cris des hommes qui hurlaient pour exorciser leur peur de mourir sur ce champ de bataille... Quel champ de bataille? Quelle guerre? Quelle époque? Dans le puits d'énergie, je portais maintenant une casquette de tissu à visière de cuir et un uniforme bleu marine, l'insigne et les boutons de cuivre jaune scintillaient au soleil ! J'étais Bob Tibbs, soldat nordiste, en plein coeur de la guerre de sécession! Je savais qu'à cet instant de la bataille j'allais disparaître, sans laisser la moindre trace... La vitesse dans le puits devenait vertigineuse. Il ne m'était plus possible de voir les images. Tout s'accélérait. J'étais Alexandre, j'étais Ferdinand, j'étais Paul, j'étais Guillaume... Je les voyais tous,... J'étais tout ceux là et j'étais moi même en même temps! A cet instant je savais ce que pouvait être ce que nous appelions l'au-delà et de vivre dans la chaîne des âges ! Il m'était permis, à moi, William d'être en même temps des deux côtés du miroir.... La musique de gloire m'enveloppait, je sentais les présences chaudes et amicales qui m'entouraient...Les cloches sonnaient ! Je m'inclinais et portais un genou à terre en prenant appui sur la garde de mon épée ! Nous devions, à l'instant même, sur le champ de bataille écrasé par le soleil de Palestine, remercier le Créateur de nous avoir permis de vaincre nos valeureux adversaires ! J'étais templier ! Ma chasuble blanche déchirée par les combats, laissait apparaître la cotte de maille qui protégeait ma poitrine... Mon visage était couvert d'une poussière rouge, du même rouge que celui de la croix brodée sur mon habit...
Les hurlements redoublaient, les vivas retentissaient. Gallois ! C'était Gallois ! Notre frère d'arme, vêtu d'une armure semblable aux nôtres, couverte de poussière rouge et cabossée par mille combats acharnés. Il brandissait le gonfanon de notre ordre, s'approchait de notre groupe ! Mon ami avait le visage grave des mauvais jours. A mesure qu'il s'avançait en me fixant droit dans les yeux, je sentais un froid subit s'emparer de mon corps. Je tremblais de froid malgré le soleil de plomb du plein midi. Nous n'étions plus, Gallois et moi, sur ce champ de bataille, nous étions seuls et il s'adressait à moi et à tout mes moi mêmes :

"Ta quête sera longue. (Elle durera bien plus que le compte des années et des siècles). Elle sera marquée par la lumière des pierres sacrées. Elles te mèneront vers les tombes des sept frères. Alors pour toi, la pierre se fera verbe. Les Grands Fondateurs t'attendent. Lorsqu'à chacun d'eux tu auras retrouvé sa pierre ils te donneront les armes magiques . Alors, si tu en es digne, ils te révèleront le Grand Secret..."

Le visage de Gallois disparaissait pour devenir une lumière, une immense lumière, mais une lumière froide comme les plus profondes des abysses.... Le visage d'un prêtre au crâne rasé, à la peau sombre m'apparaissait. Il ne me menaçait pas, mais il semblait m'attendre. J'avais du mal à fixer mon esprit sur ce visage. Il m'était tout à la fois inconnu et familier... Il s'agissait d'un prêtre, le grand prêtre du Pharaon ? Je ne savais pas son nom, où peut-être m'était-il impossible de m'en souvenir... Nous nous étions battus..... Il brandissait le sceau d'Osiris... Derrière ce visage j'entendais la voix de Gallois. Il nous implorait, tout les deux, le prêtre du Pharaon et moi... Moi j'étais... Non ! Je ne me souvenais plus ! La voix de Gallois tentait de me convaincre. Il m'implorait de tout faire pour éviter le sort cruel qui attendait les hommes !

"Au-delà du temps, les jumeaux, ancêtres des hommes, doivent se retrouver...Il te faut retrouver le chemin, puis l'autre partie de toi même pour recréer l'Unité et l'avenir des hommes .."
"Ainsi tu devras combattre les ténèbres, vaincre Seth à la lance mortelle. Seth, le renard borgne à la crinière rouge, qui a séparé les hommes des Dieux... Alors seulement l'Apocalypse pourra s'accomplir et conduire l'homme à l'Unité et à la Gloire".

Devant mes yeux les images s'effaçaient. Il ne restait plus qu'un immense écran de lumière qui m'enveloppait.. Je remontais dans le puits d'énergie. Je traversais le temps.....

le Gonfanon : C'est l'étendard. Celui des templiers était noir et blanc. Tant que le gonfanon était dressé sur le champ de bataille, aucun templier n'avait le droit de quitter les lieux du combat.

L'extérieur de la Commanderie des Templiers en 1329

J'étais au centre de l'écran blanc, noyé de lumière. J'avais froid, allongé sur un sol dur et gelé. Je portais l'uniforme des Templiers. Tout était blanc autour de moi... J'étais couché sur le flanc au milieu d'un champ de neige.
Je me redressais lentement en prenant appui des deux mains sur la neige épaisse. Devant moi se dressait la Commanderie des Templiers que j'avais pu admirer sur le CD ROM d'Infogrames. Plus loin sur la droite, un chêne supportait à ses plus grosses branches plusieurs pauvres dépouilles de pendus qui se balançaient au gré du vent mauvais. Dans le ciel gris croassait une compagnie d'oiseaux plus noirs que l'enfer. Derrière le grand chêne, je distinguais un hameau de quelques maisons paysannes aux toits de chaume. Une des habitations était en flammes et des hommes d'armes poursuivaient un petit groupe d'hommes et de femmes en habits du Moyen Age. Les malheureux fuyaient dans le paysage de neige, vers l'ombre d'une forêt épaisse. Par réflexe, je portais la main à la garde de mon épée. Mon arme avait disparue. Je décidais, malgré tout d'aller porter secours à ces malheureux. Je n'avais même pas eu le temps de me redresser.
Comme un vol de rapaces, plusieurs hommes d'armes avaient surgi au même instant du porche d'entrée de l'abbaye. Ils m'encerclèrent en pointant leurs lances droit sur ma poitrine. Derrière eux je reconnus immédiatement l'homme en armure qui s'avançait. C'était Montfaucon. Comment l'avais-je reconnu ? Il me suffisait de me souvenir de l'armure impressionnante que j'avais vu dans la grande salle de la fresque ! Montfaucon était effectivement un homme effrayant, à la stature de géant. Il portait une peau de loup sur les épaules de fer de son armure noire et luisante. Avec son casque de métal, sa barbe à plusieurs pointes, ses yeux qui roulaient dans tous les sens on aurait dit un dément. Il pointait sur moi, tout à la fois, son pilon effilé et la petit arbalète armée d'un carreau d'acier. Tel que Montfaucon m'apparût ainsi dans ce champ de neige, j'eus l'impression d'avoir à faire à un gros insecte nuisible et malfaisant. Sachant désormais que la mort n'était qu'un passage pour moi, je renonçais momentanément à affronter les lances des soldats et l'arbalète de Montfaucon. Cela n'aurait fait que retarder ma recherche. Même si mon destin était celui que Gallois m'avait révélé, ma mission la plus urgente était de retrouver Juliette... où qu'elle puisse se trouver !
Je ne bougeais plus. A cet instant mon regard fût attiré par la silhouette d'un homme, portant un long manteau sombre, qui s'avançait vers nous. Il avançait dans la neige d'un pas, tout à la fois lent et précautionneux. Lorsqu'il fut assez près de nous, je reconnus la robe. Il s'agissait d'un moine, avant même qu'il ait abaissé son capuchon, j'avais reconnu Wolfram! Le moine borgne à la chevelure rouge, vêtu d'un surplis noir attendit prudemment que Montfaucon et ses hommes d'armes se soient emparés de moi avant de s'avancer plus près.

L'oeil artificiel de WOLFRAM brillait d'un éclat rouge, inquiétant... Le moine ne cherchait pas à dissimuler le sourire de satisfaction qui déformait le bas de son visage sinistre. Wolfram vint se planter devant moi. Il ne risquait pas grand chose. Accroupi dans la neige, j'étais incapable d'esquisser un geste quelconque. D'une part à cause du chevalier manchot, qui braquait sur moi, presque à bout portant, son arbalète miniature, et d'autre part des quatre lances pointées, prêtes à me transpercer de part en part. Le moine avait pris tout son temps avant d'entamer contre moi un véritable réquisitoire. Il se mit à rire :
"Je vous vois jeter des regards affolés de tout les côtés. Inutile! Ne cherchez point d'aide auprès de vos amis Templiers! Cela fait quinze années que votre Grand Maître Jacques de Molay fut brûlé ici même!
Moi Wolfram, adjoint du grand inquisiteur de Paris, je vous accuse, Chevalier William Thibault de Mondidier, dernier des Templiers, de faire commerce avec le diable!... Pour expier vos fautes et vous faire repentir de vos crimes de sorcellerie, en ce jour de l'an de grâce 1329, au couché du jour...Vous périrez par le feu !"
Charmant accueil! Pour un premier voyage en plein Moyen Age. Je tombais sur Wolfram ! N'ayant aucun moyen de zapper pour changer d'époque, je me promettais en mon for intérieur, de tout faire pour contrecarrer les projets de ce moine des enfers. Ce n'est certainement pas demain la veille qu'il me ferait brûler comme un hambuger sur le grill !

LES CACHOTS

Les cachots

Mes yeux venaient à peine de s'accoutumer à la pénombre de l'étroit cachot dans lequel on venait de m'enfermer lorsque, de l'autre côté de la coursive, j'aperçus, juste en face de la mienne, une seconde cellule. Elle était occupée par un prisonnier. Japerçus d'abord le crâne, puis la nuque épaisse d'un grand gaillard complètement chauve. Il se tourna vers moi lorsque je l'interpellais. C'était un beau bébé mon copain de prison ! A vue de nez, deux bons mètres et environ deux cent cinquante à trois cents livres de carcasse. Le colosse, malgré son air profondément triste, avait un visage sympathique et ouvert. Je lui demandais son nom. L'homme fît un geste de la main à la hauteur de son visage, sans dire un mot. Après tout, il pouvait s'agir d'un étranger, qui ne comprenait pas le français ? J'insistais en lui demandant, en anglais cette fois, qui de Wolfram ou de Montfaucon, l'avait jeté dans ce cul de basse-fosse ? Pour seul résultat, le colosse me sourit en agitant ses mains devant son visage. Je finis par comprendre la raison du mutisme de l'étrange prisonnier lorsqu'il passa plusieurs fois sa main devant sa bouche. Il avait une bonne raison de ne pas pouvoir parler. Ses tortionnaires lui avaient tranché la langue !
Ce n'est qu'au bout d'un long moment que je finis par comprendre ce que désirait le colosse. Le grand gaillard fixait un coin de ma cellule et tendait le bras, comme pour m'inviter à explorer ma cellule. Ce fut vite fait. En trois pas je tombais sur un luth.
Je m'emparais de l'instrument de musique pour l'examiner. Il s'agissait d'un bel instrument. Il était tout en bois, mais encore assez lourd. Sur le dessus de la caisse je lu un nom : Béroual. Je me retournais vers mon compagnon d'infortune en désignant le nom gravé sur le luth. Il hochait la tête ravi. Il souriait de toutes ses dents - qu'il avait forts grandes - Il fallut peu de temps cette fois pour que je comprenne que Béroual voulait que je jette l'instrument de musique à travers les barreaux, jusque dans sa cellule. Je compris à l'éclat de ses yeux et sa mimique que le colosse avait un plan pour nous sortir de cette sinistre prison !
Le luth dans les mains, j'avais pris tout mon temps pour viser. Il ne fallait absolument pas que l'instrument heurte un barreau et retombe dans le couloir, entre nos deux cellules ! J'avais retenu mon souffle lorsque le luth avait quitté ma main, pour décrire une courbe entre nos deux cellules avant de retomber... entre les mains de Béroual !

BEROUAL m'avait souri en accordant son luth, puis il s'était mis à jouer. A jouer aussi fort que les cordes pouvaient le supporter. L'écho des voûtes de pierre répercutait et amplifiait au centuple le son de l'instrument à cordes. Le bruit était absolument gigantesque ! Non seulement Béroual jouait fort, mais en plus il jouait faux ! Il n'avait même pas le sens du rythme le musico ! Je me retrouvais plongé dans l'ambiance et surtout dans le volume sonore d'un concert de heavy métal, ou même de hard Rock musclé, des années 90.... 1990 ! Pour un peu je me serai mis à danser sur place si je ne m'étais pas souvenu de l'endroit où je me trouvais !
Le résultat ne se fit pas attendre. J'imaginais, non sans un certain plaisir, qu'à quelques mètres de là, dans la pièce où ils devaient être en train de boire et de jouer aux dés les gardiens avaient du être drôlement secoués et brusquement tirés de leur torpeur, en entendant le vacarme provoqué par le luth de Béroual.
Le premier garde était apparu à l'entrée des cachots. Pas content du tout, le gaillard ! Furieux même ! Il hurlait, trépignait et agitait les bras en insultant Béroual et en lui ordonnant de cesser de jouer de son instrument. Mais même si le garde était hors de lui, il n'en était pas moins extrêmement prudent ! Il ne commettait pas l'erreur de s'approcher de la cellule de Béroual.
Il restait à bonne distance des bras énormes du troubadour, qui le dévisageait l'oeil mauvais sans s'arrêter de jouer.
C'est alors que je compris que c'était à moi de jouer - si je puis m'exprimer ainsi - Si le gardien se tenait éloigné et à bonne distance de la cellule de Béroual, par contre j'avais son dos à moins d'un mètre des barreaux de ma propre cellule ! J'hésitais entre l'assommer, ou le repousser droit devant moi. Je n'avais pas le temps de tergiverser. Je pris mon élan et je décochais un coup de pied au gardien. Projeté comme un missile sur sa cible, tête en avant, il fila tout droit en direction de la cellule de Béroual. Le troubadour, vif comme l'éclair, avait choppé au vol le col de notre cerbère. Tout en le tenant pressé contre les barreaux de la cellule, Béroual s'était d'abord empressé de s'emparer des clefs que le gardien portait accrochées à sa ceinture. Comme s'il s'était agi de casser la coquille d'un oeuf dur, le troubadour avait proprement assommé notre cerbère d'un terrible coup de luth sur la tête ! Assommé le garde ? Hélas ! Comme tous les habitants de cette abbaye, ce soldat faisait partie des forces obscures. Il s'agissait d'un des suppôts du moine Wolfram! Lorsque son corps avait touché le sol de pierre, il s'était évaporé dans un flash de lumière ! A sa place il ne restait que son épée. Heureusement pour nous, une épée bien réelle celle là !

Sans même me jeter un regard, Béroual avait ouvert la porte de sa cellule, pour se retrouver, libre dans le couloir. Un instant, je l'avoue non sans honte, j'avais eu peur. Peur que Béroual ne se délivre et me laisse seul enfermé dans ma cellule. il n'en avait rien été. Au passage le troubadour m'avait souri en même temps qu'il jetait la clef de la cellule à travers les barreaux. Une chose pourtant me chagrina. Béroual n'attendit pas que je me délivre. Il m'avait fait un geste amical de la main avant de disparaître dans le couloir de la prison. Désormais j'étais à nouveau seul. Je ne connaissais pas les lieux, et bien entendu, ne savais pas ce qui allait m'arriver ! Je traversais le couloir pour aller jeter un oeil dans le cachot de Béroual. Et là mon pied heurta un objet métallique. L'épée! L'épée du garde! Béroual l'avait oubliée! A moins que le troubadour ait jugé que sa force colossale lui suffisait ! Moi, qui n'avait pas la force de Béroual, je n'allais pas la laisser traîner! certe cette arme n'avait pas la beauté, ni la taille de ma première épée, trouvée dans le Musée et dont jÆavais été dépossédé lors de mon arrestation! Mais, de toute façon, je m'imaginais assez mal, allez réclamer une épée plus à mon goût à l'armurier de l'abbaye! Dans la cellule de Béroual, je trouvais un broc en terre. Il était lourd et faute de mieux, cet objet pourrait toujours me servir à me défendre !

Je me dirigeais vers l'extrémité du couloir voûté pour sortir au plus vite de ces lieux bien peu hospitaliers !...
Je n'avais pas fait plus de dix mètres que je dûs me figer sur place avant de me jeter dans l'ombre d'une voûte de pierre : Je venais d'apercevoir un second gardien qui déambulait à quelques mètres de là. C'était un véritable miracle quÆil ne m'ait pas aperçu ! Il passait et repassait d'un pas rapide, épée à la main, à l'intersection des deux couloirs. J'avais le choix : Je pouvais décider de le combattre à l'épée. Mais je risquais alors de voir ses petits camarades, - qui ne devaient pas être loin, j'en étais sûr - accourir pour lui prêter main forte ! Je décidais donc d'utiliser le broc, que je tenais toujours à la main. A l'instant précis où le gardien apparaissait à l'intersection des deux couloirs, je me rapprochais du mur de droite et balançais le broc de toutes mes forces. Le choc entre le crâne du gardien et le broc fut fatal à l'un comme à l'autre. Le broc sous l'impact vola en éclats et le serviteur de Wolfram disparut dans un flash de lumière ! Un partout la balle au centre ! Comme le premier gardien le second, avant de s'évaporer m'avait laissé un petit cadeau d'adieu : Je pris, sans même songer à remercier qui que ce soit, le trousseau de clefs qui se trouvait devant moi, sur les dalles de pierre. J'espérais bien, qu'elles allaient, d'une manière où d'une autre, m'ouvrir les portes de la liberté !

J'étais encore accroupi à ramasser le trousseau de clefs, lorsque j'entendis un maton qui braillait plus loin, dans la pièce de garde.

Objets trouvés = 1 luth, une épée, une clef de cellule, un broc d'eau, un trousseau de clefs

La pièce de garde dans les cachots

Je m'approchais à pas de loup et observais, sans être vu, le soudard qui chantait et s'enivrait dans la pièce voûtée. Celui-là était armé d'une arbalète. J'observais dans le ratelier d'armes les lances qui y étaient accrochées. Je ne pouvais prendre le risque de passer outre. Le gardien, d'un instant à l'autre, allait forcément se rendre compte que les autres soldats ne donnaient plus signe de vie. Il allait donc sortir de la petite salle de garde pour aller aux nouvelles... son arbalète prête à tirer! En raison de l'étroitesse des couloirs, il m'était facile d'imaginer que, même s'il était passablement éméché, j'avais bien peu de chance d'en réchapper ! Il fallait donc que je me débarasse de lui avant d'aller plus loin. Pour l'occire, je pouvais opérer de deux façons différentes :
La première consistait à utiliser le trousseau que je tenais en main. Dans ce cas il me fallait faire vite et ne pas rater mon coup ! Je ne disposais que de quelques secondes pour claquer la porte et introduire la clef dans la serrure. Mais attention! Il fallait pouvoir refermer la lourde porte et m'éloigner très vite, avant que le garde à l'intérieur de la pièce ne réagisse. Si, par malheur pour moi, je ne parvenais pas à faire fonctionner la serrure assez vite, je risquais que le gardien - qui possédait peut être une deuxième clef ? - n'ouvre la porte et m'atteigne d'une de ses armes par l'ouverture. Un coup de lame ou même un trait d'arbalète pouvait m'atteindre à travers la petite ouverture.
Mais si toutefois j'opérais assez vite, enfermé et hors d'état de nuire, le garde ne pourrait plus me tirer dessus, ni m'empêcher de fuir de cet endroit bien peu hospitalier.
La seconde manière d'opérer consistait à choisir l'effet de surprise. Je pouvais entrer brusquement dans la pièce pour combattre le garde et le trucider à coup d'épée. Une fois le garde tué, et bien entendu évaporé dans un flash de lumière...Il serait utile et sans doute sacrément agréable de passer à table ! J'avais encore l'eau à la bouche en observant ce ruffiant boire et manger comme un goinfre ! Si j'étais à peu près sûr de vaincre les gardes, en revanche, je n'étais pas certain de ne pas mourir d'inanition si je n'avalais pas très vite une quelconque nourriture !
J'avais tellement besoin de me restaurer que, sans plus réfléchir, je me précipitais dans la salle de garde. Le combat ressembla plus à une course poursuite qu'à un duel en règle. Le soudard tentait de pointer son arbalète et me clouer sur place. Je fis en sorte de ne pas lui donner ce plaisir ! Avant que, comme ses petits copains, le garde ait disparu dans un flash de lumière, je m'étais déjà emparé d'une bouteille de vin. Il m'avait fallu boire toute la bouteille pour étancher ma soif.
Une minute plus tard, partant de mon estomac ravi un flux d'énergie nouvelle me redonna l'envie de poursuivre, de combattre et de vaincre. Je me sentais une forme... Olympique !

J'avais bien fait de procéder de la sorte. Avant d'emprunter l'escalier de pierre qui devait mener au rez-de-chaussée de l'abbaye, je dus me servir du trousseau du second garde pour ouvrir une lourde grille.
Mon épée à la main je montais le grand escalier, prêt à faire face à toute éventualité. Au creux de ma poitrine mon coeur battait... non pas de peur... mais d'une réelle et forte envie de me battre et de vaincre pour délivrer Juliette !

Objets trouvés = 1 bouteille de vin

La commanderie

Le vestibule du bâtiment administratif de la Commanderie

En arrivant au sommet des escaliers du sous-sol, je parvenais dans un vaste vestibule, une sorte de pièce d'attente, où régnait une chaleur agréable pour la saison. Il était désert et comportait 3 portes. Une porte d'entrée, sur la gauche, une porte pleine juste en face de moi, et sur la porte de droite, je remarquais un petit judas fermé. Celle-ci semblait mener vers les pièces intérieures du bâtiment.

La bonne chaleur qui régnait ici venait d'un feu de bûches qui flambaient dans une grande cheminée de pierre. Je remarquais que le manteau de la cheminée portait les traces martelées d'un sceau templier.

Au centre de la pièce une corde lisse descendait d'une ouverture circulaire dans le plafond jusque sur le sol.

Un bruit au dessus de moi me figea sur place !
Ouf ! Il ne s'agissait que du miaulement d'un chat ! Le petit animal trottinait tranquillement sur une des poutres qui formaient une sorte de réseau à plus de quatre mètres au dessus de l'ensemble du bâtiment. J'observais pendant un moment le petit chat passer sans encombre et disparaître de la pièce où je me trouvais à la pièce suivante. Ce charmant petit animal venait de me donner le moyen de parcourir tout ce bâtiment sans être vu ni faire de mauvaises rencontres!
S'il me semblait, à priori, que le conduit de la cheminée était sans doute un bon chemin pour parvenir jusqu'à la charpente, il ne me restait plus qu'à trouver un moyen d'éteindre le feu dans la cheminée. Faire autrement c'était, là encore, prendre le risque de ressembler à un hamburger trop cuit en arrivant en haut de la cheminée!
Tout à mes réflexions, je restais immobile en haut de l'escalier lorsque de l'autre côté de la pièce, la porte d'entrée venait de s'ouvrir. Je restais figé sur place. L'homme qui venait d'entrer était un vieux moine, au visage horrible et décharné. Il était maigre à faire peur dans son habit de bure tout déchiré. Ses yeux étaient blanchis par le voile opaque et blanchâtre d'une cataracte. Il était aveugle ! Inutile de le combattre, il suffisait de ne pas bouger et de le laisser pénètrer dans la pièce. Je me doutais que si je bougeais, ou si j'osais un geste maladroit, cet homme qui ne voyait pas.... entendrait ou devinerait immédiatement ma présence! A voir son air peu aimable, je me doutais que celui là pouvait être un ami de Wolfram et qu'à ce titre, il donnerait immédiatement l'alerte!
Figé comme une statue de pierre, je laissais passer le vieil homme. L'infirme s'aidait d'un long bâton pour taper le sol devant lui. Il évitait ainsi les obstacles qui se trouvaient sur son chemin. Le vieux moine traversa la pièce, pour aller ouvrir la porte au judas. Il la referma derrière lui. Cette autre pièce, j'aurais bien voulu savoir ce qu'il pouvait s'y passer ! Pour le découvrir, là comme tout à l'heure dans les cachots, j'avais un choix à faire. Soit je restais prudent et j'ouvrais le judas pour voir ce qui se passait, soit je prenais le risque d'ouvrir la porte pour passer directement de l'autre côté !

La bravoure, sans la réflexion, c'est assez souvent de la bêtise ! Heureusement pour moi, j'avais choisi de jeter un oeil par l'ouverture du judas. Je dis bien heureusement, car l'étrange et inquiétant spectacle que j'observais par la petite ouverture me cloua sur place, tant ma surprise était grande. Armé de ma seule épée, je ne me donnais pas une chance de vaincre !
De l'autre côté de la porte, dans la grande salle dallée que je venais de découvrir, Wolfram et le vieux moine se livraient à un sabbat infernal. Ils tournaient comme des suppôts du diable autour d'un pentacle magique. Encerclant les deux hommes des éclairs zèbraient l'espace. Des hectoplasmes hideux apparaissaient et disparaissaient en tournoyant au dessus du pentacle magique.
Au bout d'un long moment, entouré par des éclairs livides, et après avoir lancé une dernière invocation aux forces du mal, les deux hommes avaient quitté la pièce, pour franchir une autre porte, vers une autre partie du bâtiment...

Ecoeuré par ce spectacle morbide, je décidais de suivre à distance les suppôts de Satan! Mais, pour se faire, il me fallait d'abord m'assurer que les deux hommes avaient définitivement quitté la pièce. Lorsque j'en eu la certitude, j'ouvris la porte.

La Pièce capitulaire du rez-de-chaussée du bâtiment administratif de la Commanderie

En jetant un coup d'oeil autour de moi, en découvrant les bancs qui étaient disposés le long des grands murs de pierre, je devinais que je me trouvais dans ce qui devait avoir été la salle capitulaire de l'abbaye ! J'imaginais un instant tous ces braves et courageux templiers, rassemblés autour de leur Grand Maître, qui devait se tenir face à eux, au centre de la salle... Les temps avaient bien changé ! Désormais c'était un pentacle infernal qui remplaçait le Grand Maître des templiers au centre de la salle ! Furieux et hors de moi, je m'approchais du cercle magique pour le détruire. Je levais le pied pour shooter dans la poudre noire utilisée par Wolfram pour tracer cette abomination, lorsque je retins mon geste !... Ce pentacle était forcément dangereux ! A cette seconde précise, j'en avais brusquement l'intime conviction ! il me fallait éviter de frôler, ne serait-ce du bout du pied, ce pentacle maudit ! Sinon, j'en étais certain: j'étais perdu. Je reculais sans cesser de fixer le tracé infernal. Je m'imaginais pénétrant dans le cercle magique où les hideuses apparitions pareilles à des hectoplasmes, surgissant tout autour de moi m'entouraient et me submergeaient avant de m'entraîner pour me faire disparaître dans les limbes...
Toujours aussi déterminé à poursuivre le mal et délivrer ma fiancée, je décidais de me rendre à l'autre extrémité de la salle capitulaire. A cet endroit se trouvait la porte que Wolfram et le moine aveugle avaient emprunté après leur sabbat infernal.

En parvenant à la porte, je compris qu'il était impossible de poursuivre Wolfram et le vieux moine sans risquer d'être repéré par le soldat en armes, qui montait la garde dans le couloir qui s'ouvrait devant moi. J'observais devant moi, le parquet de bois. Vu son âge et son état, en marchant dessus je pouvais être certain que les lames de bois allaient immédiatement grincer. Ce faisant, le bruit, attirerait forcément l'attention du garde... Par le sol, la découverte de ce bâtiment était donc impossible. Il ne me restait plus dès lors qu'à rebrousser chemin pour retourner dans le vestibule. De là je devrai trouver un moyen pour éteindre le feu dans la cheminée. Après quoi je pourrai grimper dans la charpente pour visiter ce bâtiment !

Le vestibule du bâtiment administratif de la Commanderie

En m'approchant de la corde et en levant la tête, je mesurais les conséquences fâcheuses qu'aurait pu avoir un mauvais réflexe. Imaginons que si j'avais eu la très mauvaise idée de tirer sur la corde lisse, pour voir ce que ça allait donner... Ce simple geste aurait fait sonner la cloche qui se trouvait là haut, dans le clocheton du bâtiment... Ensuite de quoi, bien entendu, Wolfram, Montfaucon et tous les gardes de l'abbaye me seraient tombés dessus pour me désarmer et même, pourquoi pas, me tuer sur place !

Je n'étais pas resté plus de deux minutes dans le vestibule. Le temps pour moi de constater que la seconde porte, qui se trouvait à côté de la cheminée était fermée à clef. Dans cette abbaye, ceux qui l'occupaient devaient passer une bonne partie de leurs journées à ouvrir et fermer des portes ! Je n'avais pas mis plus d'une minute pour trouver la clef, posée tout simplement sur le rebord du manteau de la cheminée. J'ouvrais la porte, la main sur la garde de mon épée.

Objet trouvé = 1 clef

La bergerie du bâtiment administratif de la Commanderie

Mon épée, dans cette bergerie ne pourrait, certainement m'être d'aucune utilité. A moins que par la plus grande des cruautés, je veuille m'attaquer au bouc qui me regardait droit dans les yeux, d'un air pacifique et, somme toute, assez indifférent !

C'est alors qu'en tournant la tête sur ma droite, j'avais aperçu, dans une pièce voisine, des jarres, des tonneaux et de la nourriture à profusion. Je venais de tomber sur le cellier de l'abbaye, et toutes ces bonnes choses me mettaient littéralement l'eau à la bouche.

Le cellier du bâtiment administratif de la Commanderie

Je me délectais en goûtant aux vins et aux salaisons qui étaient entreposés sur les étagères de ce paradis des gourmands !
Bien entendu, j'envisageais un moment de mettre en perce le plus gros des tonneaux de vin, pour m'en servir afin dÆéteindre le feu dans la pièce voisine. L'idée de gâcher un aussi bon nectar m'était désagréable, d'autant qu'en furetant dans ce cellier, j'avais trouvé un seau en bois, bien plus pratique qu'un tonneau !
Ayant fini mon repas, j'avais pris le seau de bois avant de retourner dans la bergerie.

Je quittais le cellier rassasié et pénétrais de nouveau dans la bergerie où j'avais avisé une autre pièce au plafond voûté.

Objets trouvés = 1 seau, un jambon, une bouteille de vin

La bergerie du bâtiment administratif de la Commanderie

Je jetais un coup d'oeil autour de moi. J'aperçus immédiatement le grand tonneau ! Youpi ! Un tonneau plein d'eau ! Pour un peu je trouvais tout celà trop facile ! Parvenu sans heurt près du tonneau, j'avais rempli le seau à ras bord. C'est alors que je repérais, posée contre le mur, ce qui semblait être une longue crosse de berger. A côté de la crosse, accrochée à un clou, se trouvait une peau de mouton. Je m'emparais de ces deux objets, sachant par avance à quoi ils allaient pouvoir me servir un peu plus tard !

En me déplaçant dans la bergerie, et bien que je nÆy avais attaché aucune importance, l'animal tournait nerveusement sur place sans me perdre de vue. Mal m'en avait pris. Dès que j'étais passé à sa portée, l'animal m'avait foncé dessus pour me ficher un grand coup de corne ! J'en avais vu trente six chandelles ! Ah le traître ! Il venait de renverser mon seau ! Mais lorsque je me retournais furieux pour corriger l'animal, ses deux grands yeux, aux longs cils noirs me regardaient avec une grande douceur et une parfaite sérénité. Je renonçais à me venger, mais je me jurais de ne plus m'approcher de trop près de ce charmant animal !

Je dûs de nouveau remplir mon seau et éviter à tout prix de m'approcher trop près du bouc au mauvais caractère !

Objets trouvés = une crosse de berger, une peau de mouton

Le vestibule du bâtiment administratif de la Commanderie

Hors de portée des cornes du bouc et en possession du seau, je m'approchais de la cheminée pour jeter l'eau sur le feu. Heureusement pour moi - et aussi pour mon derrière - un seul seau avait été suffisant pour éteindre les flammes. Aussitôt fait, je pénètrais sous le manteau de la cheminée pour m'engager à l'intérieur du conduit.

Le boyau de la cheminée était sombre mais pas trop étroit. J'y avais trouvé une sorte d'échelle constituée par des pierres en saillie qui m'avaient permis de grimper sans effort jusqu'à une sorte de plate-forme de pierre.

La cloche et les poutres

Le clocheton du bâtiment administratif de la Commanderie

Cette petite plate-forme de pierre se trouvait à la même hauteur que les poutres de la charpente. Ces poutres horizontales formaient une sorte de parcours qui semblait couvrir l'ensemble du bâtiment. Mais si j'étais bien arrivé au dessus de la cheminée, il m'était absolument impossible de franchir le vide de plusieurs mètres qui la séparait d'une seconde plate-forme, de l'autre côté du vestibule. C'était seulement une fois parvenu sur cette seconde plate-forme, que je pouvais atteindre les poutres de la charpente ! En observant la corde qui actionnait le battant et la cloche de bronze, je mÆapprochais dÆun pas et me félicitais de m'être embarrassé de la peau de mouton et de la crosse de berger. Je fixais la peau de mouton au bout de la longue crosse. Je l'élevais devant moi et la glissait à l'intérieur de la cloche. Voilà pour le bruit. Maintenant il me suffisait de saisir la crosse par le bout, puis d'accrocher la corde qui actionnait la cloche par son anse et de la ramener jusqu'à moi. Ainsi, grâce à la peau de mouton, je ne risquais pas de faire sonner la cloche et grâce à la corde, à l'image de Robin des bois, j'allais pouvoir m'élancer en voltige jusqu'à l'autre plate-forme !
J'empoignais solidement la corde et sans la moindre hésitation je me lançais dans le vide.

La charpente du bâtiment administratif de la Commanderie

J'avais atterri sans encombre sur l'autre plate-forme. Ensuite de quoi, je n'avais eu qu'à franchir une des ouvertures dans le mur mitoyen pour passer dans une seconde pièce droit devant moi, et m'engager sur le réseau de poutres.
On peut affirmer sans crainte qu'après la pluie vient le beau temps, de la même façon et dans le même ordre d'idée, on aurait pu dire en ce qui me concernait qu'après avoir franchi sans trop de difficulté ces derniers obstacles, je ne pouvais pas espérer que celà allait encore durer ! Effectivement ! Je n'avais pas eu besoin de faire plus de deux mètres avant de me rendre compte que sur ces poutres, à plusieurs mètres au dessus du sol, je commençais à éprouver les premiers symptômes du vertige !
Je serrais les dents et avec une prudence de tous les instants, je progressais sur la superstructure de la charpente du bâtiment.

Pour ne rien arranger au cours de ma lente et délicate progression sur les poutres, j'avais eu à éviter un certain nombre d'obstacles visibles ou invisibles tels que: nid d'hiboux, poutres véreuses, bois humide et glissant, passages difficiles (clefs de charpente), voire même une section de poutre pourrie, prête à s'écrouler. A cet endroit du réseau, j'avais vraiment failli me retrouver quatre mètres plus bas avec un morceau de charpente de plus de deux mètres ! J'avais donc dû reculer pour retrouver, un peu plus loin, un autre passage pour pouvoir progresser.
Si j'insistais et continuais de choisir ce chemin dangereux et délicat c'est qu'il représentait tout de même de sacrés avantages. De là où je me trouvais, comme je l'avais espéré, je découvrais les autres pièces du bâtiment. C'est ainsi que j'observais tout ce qui se passait au rez-de-chaussée, sans qu'à aucun moment, personne ne me remarque!C'est ainsi que j'avais pu repérer la petite pièce où Wolfram, le moine inquisiteur, dormait profondément - mais je l'espérais bien, pas du sommeil du juste ! Au dessus de la cellule du moine démoniaque, j'avais fait une étrange découverte. J'avais repéré une pierre rouge dans une coupe de verre, posée sur un meuble, au centre de la pièce. Ce que je ne savais pas à cet instant c'est que si je m'étais trouvé, quatre mètres plus bas dans la cellule du moine, cette pierre rouge, à la manière d'un radar, m'aurait aussitôt repéré et le moine se serait immédiatement réveillé pour donner l'alerte !

Je progressais encore pour arriver juste au dessus de la cellule voisine. Là j'avais découvert le vieux moine, allongé sur un châlit rempli de paille qui était, lui aussi, profondément endormi.

La crosse de berger que j'avais eu la bonne idée de garder avec moi, allait encore une fois me servir. Je m'en servais pour attraper un habit de moine avec sa capuche. Ce vêtement monacal devait sans doute appartenir au vieux moine! A un moment où un autre, il allait sans doute m'être nécessaire pour circuler incognito dans l'abbaye, lorsque je déciderai de retrouver le plancher des vaches !

Dans un autre partie du réseau de poutre j'avais aperçu en contre-bas, une grande pièce que je ne parvenais pas à identifier. J'hésitais un instant à descendre, mais finalement je décidais de poursuivre encore mon exploration aérienne vers d'autres pièces que je n'avais pas encore découvertes.

Ayant parcouru l'ensemble du réseau de poutres, j'arrivais alors au-dessus d'une sorte de cellule-chapelle. La porte de cette cellule avait été remplacée par une solide porte de bois, faite de gros croisilllons de bois, à la manière d'une grille, qui la transformait en prison ou encore en une inviolable chambre forte. Le mur du fond de cette sorte de cellule, était entièrement occupé par un autel de marbre blanc sur lequel trônait un grand crucifix de métal doré...
Ce qui m'avait décidé à descendre dans cette véritable cage de fer, c'était un meuble-coffre, une sorte de cage de fer à claire-voie. De l'endroit où je me trouvais, il me semblait contenir des objets qui m'intéressaient..... Sans hésiter une seconde, je sautais dans la chapelle.

Objet trouvé = 1 habit de moine

Le scriptorium

La chapelle du bâtiment administratif de la Commanderie

Dès que j'avais touché le sol de la chapelle cellule, je m'étais précipité vers la porte qui clôturait la sortie de la chapelle. Il fallait absolument que je trouve un autre moyen de sortir de cette pièce, cette porte à claire-voie était totalement infranchissable. Non seulement il me fallait trouver un autre passage pour fuir, mais je devais surtout travailler sans faire de bruit, ni attirer l'attention des soldats qui se trouvaient, non loin de là, de l'autre côté de la porte à claire-voie.

Je m'approchais ensuite de la cage de fer pour l'examiner. J'avais immédiatement reconnu à lÆintérieur la matière plastique et la forme caractéristique de la boîte à hologramme. Ce boîtier je l'avais sur moi lorsque j'avais été fait prisonnier devant la Commanderie, par Wolfram et ses sbires. A côté se trouvait un ouvrage à la couverture décorée de ferrures et de pierreries. Je pouvais lire le titre du gros livre :

CHANT DES CHEVALIERS

Immédiatement je me souvins de l'inscription que j'avais lu dans la salle de la fresque du Musée ! La Fresque du Chant des Chevaliers ! Là, devant moi, j'étais certain d'avoir découvert un indice précieux pour retrouver la trace de Juliette !

Il ne serait pas facile de m'emparer de la boîte à hologramme et du manuscrit du CHANT DES CHEVALIERS.
Pour m'en convaincre, il me suffisait d'examiner la curieuse serrure de la cage de fer. Elle représentait un serpent enroulé sur lui-même. La tête était dressée, gueule ouverte, comme si le reptile s'apprêtait à frapper.
J'avais longuement observé les moindres détails de cette serrure qui ressemblait à un piège mortel avant d'appuyer sur l'ouverture. Animé par un mécanisme secret et invisible... La tête de métal du serpent avait brusquement pivoté... le serpent venait de se mordre la queue!
Ouf ! J'imaginais les conséquences désastreuses si j'avais commis une erreur et poussé sur la tête du serpent. A tous les coups, je pouvais être sûr que la tête du serpent devait contenir un poison mortel. Dans ce cas elle aurait frappé une de mes mains, pour me mettre hors jeu !... Et qui sait alors ce qu'il serait advenu de Juliette entre les mains de Wolfram !

C'est donc sans aucune difficulté, passé le piège de la tête de serpent que j'avais pu ouvrir la grille du coffre-cage. Je m'emparais enfin de la boîte à hologramme et du gros manuscrit ! Maintenant il ne me restait qu'à sortir de là le plus vite et le plus discrètement possible ! J'avais eu beau observer, sonder, examiner tous les murs, les meubles et les objets en place pour trouver un passage secret et m'échapper de cette cellule-prison. Il ne semblait qu'il n'y ait aucun moyen de sortir de là!
Je dirigeais alors mes recherches, tout particulièrement sur le Maître autel pour trouver peut-être un mécanisme qui déclencherait l'ouverture d'un passage secret. Ce n'est qu'au bout d'un long moment que j'eus l'idée de pousser la croix qui se trouvait posée sur l'autel... L'autel et le rétable placés au dessus s'ouvrirent instantanément en deux parties pivotantes. Le passage secret qui menait à une nouvelle pièce s'ouvrait devant moi !

Objets trouvés = 1 hologramme, le Chant des Chevaliers

Le scriptorium du bâtiment administratif de la Commanderie

Dès que j'entrais dans cette nouvelle grande salle, en observant les longues tables, les gros livres posés sur les pupîtres, je devinais sans risque d'erreur qu'il s'agissait du scriptorium. Surpris, je me retournais pour constater que de ce côté de la salle, le passage secret s'ouvrait au centre d'une simple et banale bibliothèque sur les étagères de laquelle se trouvaient plusieurs manuscrits recouverts de poussière et de toiles d'araignées... Avant même d'explorer la salle je décidais en premier lieu de passer l'habit de moine que j'avais dérobé dans la cellule du vieux moine aveugle. De cette façon, si un intrus entrait, il ne remarquerait pas que j'étais un imposteur !

J'entrepris alors de parcourir la grande pièce du scriptorium.
Je portais le gros manuscrit "Du chant des Chevaliers". Vu son poids et sa taille, il fallait que je trouve un moyen d'en recopier l'essentiel ! Ce manuscrit, pesait au bas mot, de trente cinq à quarante kilos ! Je devais donc trouver de quoi écrire, de l'encre et du papier, sans perdre une seconde !

J'avais eu beau chercher partout dans le scriptorium, s'il avait été facile de dénicher une plume d'oie pour écrire, en revanche je n'avais pas trouvé la moindre goutte d'encre !

Il m'avait donc fallu me mettre en quête de produits pour me fabriquer de l'encre.

J'avais fini par trouver 4 coupelles posées sur une table.

Un peu plus loin, sur une feuille en parchemin de manuscrit, j'avais déchiffré le texte suivant :

" Eau, Poix, Fiel, Noir animal"
Une note manuscrite précisait:

" Trois flacons suffisent pour faire une bonne encre
prendre.........".

Hélas pour moi, le reste de l'étiquette était rendu totalement illisible par une énorme tache d'encre violette.

J'avais pas mal tatonné pour parvenir à faire de l'encre. La première tentative s'était soldée par un échec cruel. Après avoir tracé les premières lignes du texte du Chant des Chevaliers j'avais eu la surprise de le voir disparaître.
J'avais fini, au bout d'un long moment par trouver la bonne formule : Il s'agissait de choisir : le noir animal, l'eau, et le fiel.
Après cela, j'avais trouvé une feuille de parchemin vierge posée sur un écritoire.

J'avais pu enfin examiner le manuscrit du " CHANT DES CHEVALIERS".

Sur la première page, magnifiquement décorée, j'avais découvert une splendide enluminure.

Sur la deuxième page, j'avais trouvé le texte manuscrit que je cherchais. Il parlait des gemmes sacrées et citait le nom des sept fondateurs de l'ordre des templiers. J'avais immédiatement commencé à le recopier :

CHANT DES CHEVALIERS

Chantons l'émeraude, du vaillant Geoffroy
A la hache si crainte qu'elle en sème l'effroi
Et du terrible Saint Amand la pointe d' onyx
Défient à elle seule toutes les ombres du Styx

A son côté Roland, le doux féal
A l'épée rougie du rubis des combats
Et Champagne le preux, d'éclats vifs de cristal
Combattent à l'unisson, sans nul tourment

Payen le messager par l'améthyste, préserve de la tentation
Et Bisot au front d'opale,
Marchent quinte et sixte, et frappent ivres d'orions
Glissent les cimeterres sans les blesser !

D'entre les sept chevaliers
Payns, loué de tous ces combattants
A qui revient en premier le pur coeur de diamant
Pour vaincre le noir labeur et repousser le tourment
< Que tous Dieu veuille sauver !

Une fois le texte recopié, j'avais enroulé le parchemin, afin de le conserver. Je l'avais glissé dans une des poches intérieures de ma chasuble de templier, sous l'habit de moine. J'avais refermé le manuscrit avant de prendre un stylet, trouvé sur une table derrière moi, pour dessertir le cristal qui se trouvait sur la couverture de cuir. J'en étais certain il s'agissait d'une des sept gemmes sacrées ! Celle de Champagne le Preux ! Si je voulais bénéficier de l'aide des chevaliers templiers, il ne s'agissait pas d'en oublier une seule, lorsque je tomberais dessus !

J'avais réussi à dessertir la pierre, mais hélas le stylet n'avait pas résisté à l'opération. Il s'était brisé en deux !

Ainsi il me restait encore 6 autres gemmes à découvrir. Pour y parvenir, il me fallait suivre, très scrupuleusement, les indications fournies dans la strophe du Chant des Chevaliers.

A cet instant un pressentiment me saisit.
Je sentais, sans comprendre pourquoi ni comment, que Wolfram ne tarderait pas à surgir d'un moment à l'autre devant moi! J'avais la certitude qu'il me fallait faire vite. Le plus vite possible! Je devais rapidement remettre en place dans la cage de fer le manuscrit et trouver une boîte de dimension semblable au boîtier de l'hologramme. Ainsi, à la vue du manuscrit et du boitier dans la cage de fer, le moine démoniaque ne se rendrait pas compte que je m'étais échappé de ma geôle.

J'avais donc repris le manuscrit et je m'étais dirigé vers la bibliothèque du passage secret. J'allais franchir le passage entre le scriptorium et la cellule chapelle lorsque je m'étais rendu compte qu'il me fallait d'abord trouver quelque chose qui me permette de substituer la boîte à hologramme dans la cage de fer. Cet appareil je voulais le garder avec moi. Il fallait donc que je trouve un objet semblable pour faire croire que la boîte en plastique se trouvait toujours dans la cage de fer de la chapelle !

En cherchant autour de moi, j'avais aperçu un coffret de bois sombre. Je m'en étais emparé avant de franchir rapidement le passage entre le scriptorium et la chapelle-cellule.... Il fallait faire vite. Plus vite encore. Là dans cette cellule, je n'avais aucune chance de pouvoir me battre ni résiter. Il suffisait à l'un des gardes, de me décocher un trait d'arbalète à travers la porte à claire-voie pour me renvoyer directement dans les limbes ! Après tous ces efforts, ça aurait été vraiment pitoyable ! Mais l'injustice dans une histoire comme celle-là, n'est-elle pas le lot de tous les héros ?

Objets trouvés = 1 coupelle d'eau, 1 coupelle de fiel, 1 coupelle de noir animal, 1 coupelle de poix, une plume d'oie, un stylet, un cristal, une boîte en bois, une copie du Chant des Chevaliers

La chapelle-cellule du bâtiment administratif de la Commanderie

Lorsque j'étais repassé dans la chapelle, je m'étais empressé de remettre le manuscrit du Chant des Chevaliers et le coffret de bois dans la cage de fer. J'avais, bien entendu, pris un soin tout particulier à replacer la serrure-serpent en position d'attaque. Sans me faire piquer par le dard empoisonné, mais en espérant fortement que le prochain qui s'en approcherait, n'aurait pas ma chance et mon adresse !

Je me hâtais de franchir le passage secret entre l'autel et la bibliothèque de l'autel. A l'instant précis où je franchissais le passage secret, j'avais nettement entendu, plus loin dans le couloir, des pas qui s'approchaient de la chapelle cellule ! Il me fallait refermer le passage secret derrière moi ! Sinon tout le mal que je venais de me donner, ne servait plus à rien ! Si c'était Wolfram, Montfaucon, ou l'un des gardes, qui se dirigeait vers la chapelle-cellule, ils se rendraient compte au premier regard que le passage secret était ouvert... et l'alerte serait immédiatement donnée! Je devais donc trouver ce mécanisme en très peu de temps ! ...

Le scriptorium du bâtiment administratif de la Commanderie

J'avais eu une sacrée chance. Je m'étais approché d'un flambeau fixé contre le mur à côté de la bibliothèque, en examinant son axe de très près, je baissais la tête. Effectivement il semblait que cet axe fixé contre la pierre dissimulait un mécanisme secret. Comme je baissais encore un peu plus la tête pour examiner la tige de fer, je tirais sur l'axe... un trait d'acier avait jailli du mur à hauteur de mon crâne ! Ce coup là j'avais eu chaud ! En reprenant les même précautions et en poussant sur le flambeau, j'avais fait pivoter l'axe du flambeau... J'avais eu alors le soulagement de voir la bibliothèque se refermer! C'était passé très près !

Soudainement la porte d'entrée s'était ouverte. Capuchon sur les yeux, un moine, sans doute suppôt du démon comme les autres, était entré dans la salle. Sans s'intéresser à moi, il avait simplement fait le tour des tables, comme pour vérifier que tout était en ordre. Puis il s'était dirigé vers la porte par où il venait d'entrer. Je n'avais pas perdu une seconde. Pour passer inaperçu, le mieux dans la situation où je me trouvais était sans doute de le suivre ! Je m'étais donc mis à marcher de très près derrière le moine, capuche baissée pour quitter le scriptorium.
Plusieurs fois en parcourant le même déambulatoire que celui du Musée, j'avais été tenté de quitter le moine qui avançait vers l'autre extrémité du cloître. A cet endroit j'apercevais une tour octogonale et une chapelle, qui n'existaient plus en 1995 ! A voir l'aspect peu engageant de ces bâtiments et les gardes qui montaient la garde je cherchais un moyen de m'esquiver sans qu'on me remarque, ni ne m'interpelle. Mais il me fallait être très prudent. Plusieurs fois j'avais renoncé à quitter le moine. Dans le déambulatoire comme dans les salles tout autour, des gardes armés montaient la garde et surveillaient les alentours. Si je quittais le moine trop tôt je risquai là encore de me trouver en bien mauvaise posture !

Brusquement, alors que le moine m'entraînait vers l'entrée de la chapelle, où des gardes contrôlaient l'entrée, je m'étais brusquement jeté dans l'encoignure d'une porte ouverte sur ma droite !

L'hospice

L'hospice de la Commanderie

L'odeur d'encens, les stalles de bois séparées par des rideaux de toile, les lits étroits, tout indiquait que je devais me trouver dans ce qu'autrefois on appelait un hospice. Cet hôpital, autrement dit, était composé d'une grande salle, ouverte sur plusieurs autres petites pièces attenantes. Il semblait qu'il n'y avait pas âme qui vive dans cet endroit ! Ce qui, entre nous, pour un hôpital n'était pas vraiment encourageant !

J'aperçus à ma droite une porte fermée. A chaque fois que je me trouvais devant une des sacrées portes de cette abbaye, il me fallait d'abord trouver la clef ! Celle là était cachée dans un pot de buis que je trouvais par terre près de la porte !
Je l'avais fracassé contre un mur pour m'en emparer.
Mais je décidais avant de pénétrer dans cette salle de faire un petit tour des lieux.

Objets trouvés = un pot de buis avec une clef à l'intérieur

La sellerie-cordonnerie de l'hospice de la Commanderie

En observant les différents objets et meubles qui se trouvaient dans la sellerie-cordonnerie j'avais fini par trouver un tranchet. Une belle lame d'acier sans manche, qui servait aux artisans du cuir à couper les peaux. Je retournais dans la grande salle de l'hospice et me dirigeais vers la porte que j'avais ouverte avec la clef.

Objet trouvé = un tranchet

Le laboratoire de l'hospice de la Commanderie

Une fois la porte ouverte, je pénètrais dans une pièce qui était encombrée de cornues, de flacons et de pots contenant des poudres, des mixtures étranges et des animaux empaillés. J'avais fini par découvrir un livre manuscrit qui portait sur sa couverture le titre suivant :

POTIONS & CALMANTS

"PHILTRE D'ENDORMISSEMENT"

Une noix vomique.
Un gros de poils de blaireau.
Une douzaine de gouttes de bave de crapeau.
Un sachet d'herbes à dormir...

J'avais encore passé un bon moment avant de trouver tous ces produits bizarres dans les fioles et les pots du laboratoire.

J'avai

II - Deuxième Partie.

J'eus l'impression d'entendre un ultime ricanement avant d'être précipité au centre d'une g En tournant la page du manuscrit je trouvais un conseil :
" Pour faire avaler ce produit à votre malade, versez le liquide sur un morceau de pain.."

Alors que je m'apprêtais à ressortir du laboratoire, j'avais repéré dans un coin sombre, la statue qui portait la première gemme : La pierre se trouvait sur une statue de chevalier qui portait un nom qui désormais m'était devenu familier :

Thibault.

L'améthyste du Chevalier Thibault ! Mon améthyste !
Je m'en étais emparé avec beaucoup d'émotion !
Je ressortais du laboratoire avec ma fiole d'endormissement.

J'avais deux gemmes en ma possession !

Objets trouvés = 1 livre, une noix vomique, un gros de poil de blaireau, une coupelle de bave de crapeau, un sac d'herbes à dormir, une éprouvette, une améthyste

L'hospice de la Commanderie

Je remarquais, non sans une grande satisfaction, que par le plus grand des hasards, l'hospice était décoré de plusieurs statues de Saints qui montaient la garde le long des murs... Comble de chance, toutes ces statues étaient décorées de gemmes de couleurs différentes.... Avant toute chose je prenais le temps de vérifier encore une fois le "Chant des Chevaliers", et pratiquement à l'apprendre par coeur. Ainsi je ne commettrais pas d'erreur fatale pour la suite de ma quête des gemmes sacrées.

J'avais bien fait de consulter le poème épique : il était clair que pour ne pas déclencher de catastrophe, il fallait bien associer leurs gemmes aux chevaliers et ne pas commettre de confusion !

En m'approchant de la statue la plus proche, j'avais lu le nom gravé sur le socle :

St Geoffroy

Je me souvenais parfaitement que le Chant des Chevaliers faisait référence à un Geoffroy. Sa pierre, disait le Chant, était une émeraude, et devant moi, enchassée dans la pierre étincelait l'éclat d'une pierre verte !

J'utilisais de nouveau le tranchet pour dessertir l'émeraude.

J'avais désormais trois gemmes !

Je me dirigeais ensuite vers une autre statue de chevalier.
Comme la première elle portait un nom sur le socle :

Saint Amand

A l'aide du tranchet, j'avais pris l'onyx de Saint Amand et j'avais donc quatre gemmes avec moi. Il me fallait encore trouver : Le rubis qui correspondait à la gemme du chevalier Roland, l'opale du Chevalier Bisot, le diamant de Hugues de Payns.

Objets trouvés = une émeraude, un onyx

La boulangerie de l'hospice de la Commanderie

Une des autres pièces attenantes dans l'hospice était la boulangerie. En premier lieu, je commençais par me servir. Je prenais le temps d'avaler une miche de pain. Il était tout à fait excellent ! A peine avalé, il m'avait redonné un sacré supplément de tonus!
Me remémorant la recette du philtre d'endormissement, j'arrosais copieusement la seconde miche de pain avec ce liquide.
Le pain s'était mis immédiatement à gonfler et avait pris une étrange couleur verte... On verrait bien !
Je ressortais tout de même un peu perplexe de la boulangerie.

De retour dans la grande pièce, et guidé par des cris et hurlements, je m'approchais avec précaution d'une cellule ouverte.
Je venais de tomber sur un spectacle, tout à la fois horrible et affligeant.

Objets trouvés = 1 pain, une miche de pain

La Cellule du Templier fou

Au centre de la pièce, le regard fixe comme celui d'un fauve, vêtu de haillons qui semblaient être les restes d'un costume de templier, un pauvre ère me dévisageait de ses grands yeux de dément !

Le pauvre homme était sale, ses cheveux et sa barbe étaient hirsutes. Mais quelque chose dans ce regard de perdu m'inspirait le respect et la compassion. Je m'avançais vers lui, la main tendue. Je voulais le réconforter d'abord, avant de m'approcher d'une statue que j'apercevais derrière lui. Elle portait, enchassée dans la pierre une pierre précieuse à l'éclat rouge! Le rubis de Roland...
Hélas je devais renoncer à aller plus loin. Le fou venait de tenter de se jeter sur moi ! Si je n'y avais pas pris garde il m'aurait fallu occire le pauvre templier pour pouvoir sortir vivant de l'étreinte mortelle de ses bras maigres mais extrêmement vigoureux.
Je reculais, songeant au moyen de l'apaiser.

J'eu juste le temps de lui lancer la miche de pain vert.

Le fou s'en était emparé. Il avait mordu dedans... comme un fou.... sans avoir l'air de remarquer que ce pain ressemblait plus à une demi-courge verte, qu'à une miche ordinaire ! Le pauvre ère n'avait même pas eu le temps de finir sa deuxième bouchée. Il s'était affalé sur le sol de sa cellule, endormi, la bouche encore pleine.

Bien entendu j'avais pu alors, sans prendre aucun risque m'emparer de la cinquième gemme : le rubis de Roland.

En sortant de la cellule du pauvre templier fou, j'avais tout de même pris la précaution de faire un grand tour autour de lui, pour ne pas le heurter ni le réveiller. Il m'en aurait sans doute voulu de lui avoir fait avaler un truc pareil !
Il n'était, hélas pas question de prendre le risque de le libérer, autant pour ma sécurité que pour la sienne. Il aurait été immédiatement abattu en sortant de l'abri de l'hospice !

Objet trouvé = le rubis de Roland

L'hospice de la Commanderie

En ressortant de la cellule du fou, j'avais eu la désagréable surprise de constater qu'un soldat m'attendait dans la grande salle, une épée à la main, pour me faire un mauvais sort. Cette fois encore je devais vaincre, mais en plus je devais absolument empêcher ce soldat de ressortir de l'hospice, pour qu'il ne puisse pas faire appel à la garde.
Lorsque j'étais enfin parvenu à m'en débarasser, un second garde s'était présenté devant moi. Lui était armé d'une hache et d'un bouclier.
Comme le premier, j'étais parvenu assez facilement à me débarasser de ce soudard. Comme le premier, ce suppôt du diable avait fini par disparaître dans un flash de lumière. Celui là, en s'évaporant, avait laissé sur le sol une clef.... Cette clef, compte tenu de cette manie que tous ces gens avaient de fermer toutes les issues de la Commanderie, allait forcément m'être utile à un moment ou à un autre !
Pour retrouver mon souffle, je décidais de consulter une nouvelle fois le parchemin du Chant des Chevaliers.
Il me restait à trouver le diamant de Hugues de Payns et l'opale de Bisot.
Après avoir cherché un peu partout sans succès dans l'Hospice, j'étais entré dans une salle dont la porte était ouverte.
Dans l'ombre de la salle sombre et très mal éclairée j'avais distingué trois statues rangées contre un mur.

Objet trouvé = une clef

Le débarras de l'hospice de la Commanderie

Au milieu d'un véritable bric à brac d'objets endommagés, j'avais découvert trois statues, poussièreuses et recouvertes de toiles d'araignées. Elles se trouvaient rangées contre le mur. Elles portaient toutes trois le même nom sur leur socle :

Hugues de Payns

Elles étaient parfaitement identiques !

Je constatais, non sans une certaine perplexité, que non seulement les trois statues étaient identiques mais qu'elles portaient chacune un diamant. Or le texte parlait d'un seul diamant ! Lequel était le bon ? Pour ne pas risquer de me tromper, j'avais desserti les trois pierres !

Maitenant je possèdais huit gemmes, mais je me doutais bien que deux d'entre elles étaient fausses et que pour l'instant, je n'avais là, aucun moyen de savoir lesquelles ! On verrait plus tard !

J'avais retraversé l'hospice pour aller visiter la dernière pièce. La porte était - bien entendu ! - fermée à clef.... Heureusement, la clef que je venais de récupérer sur le garde que j'avais combattu tout à l'heure permettait de l'ouvrir !

Objets trouvés = 2 faux diamants, 1 diamant

La morgue de l'hospice de la Commanderie

C'est la température glaciale, le silence et une ambiance glauque qui m'avaient mis sur la piste. Je n'avais même pas eu besoin de faire le tour complet de la pièce pour deviner ! La morgue ! Je venais de pénétrer dans la morgue ! Ne trouvant pas le lieu particulièrement accueillant j'avais fait un tour rapide pour découvrir le bassin de la dernière toilette, les instruments et les tables d'autopsie. Mais je n'avais rien découvert qui ressembla à une gemme. Pourtant je trouvais bien une statue de chevalier. Elle portait le nom du dernier templier fondateur :

Bisot

Mais cette statue n'était décorée d'aucune gemme d'opale.
Seule une couronne d'épine était gravée dans la pierre, au centre du poitrail ...

La plus macabre des découvertes je l'avais faite au milieu de la salle : c'était le corps presque nu d'un homme effroyablement maigre, étendu sur une table de pierre.

L'homme mort portait, comme la statue de Bisot, un tatouage au centre de la poitrine. Le dessin représentait une couronne d'épines qui entourait un sacré coeur. Je contemplais, fasciné, pendant un long moment le cadavre du pauvre Bisot. Pour moi, il ne pouvait s'agir que du cadavre du dernier templier !

Encore sous le coup de l'émotion je retournais dans la pièce pour tenter de trouver la cachette de la septième gemme ... J'avais beau chercher, (j'avais même sondé la profondeur du bassin qui servait à laver les morts, je ne trouvais absolument rien... ).
En désespoir de cause, j'étais revenu vers le cadavre. Je m'étais mis en face du corps du pauvre homme pour réfléchir.... et tout à coup j'avais compris! Ce corps ne pouvait pas être celui de Bisot, pour une bonne et simple raison. Il me suffisait de faire une simple addition : l'Ordre avait été crée en 1119 ! Le dernier Grand Maître, Jacques de Molay avait été brûlé en 1314 ! Quand j'avais été capturé devant la Commanderie, Wolfram m'avait prévenu que ce supplice avait eu lieu 15 ans auparavant ! En additionnant toutes ces années on dépassait les deux siècles ! Même si Bisot était un homme exceptionnel, ce dont je ne doutais pas, j'avais du mal à croire qu'il ait pu vivre tout ce temps là ! Ce corps n'était pas le sien ! Ce corps n'était pas un.... corps !
Je m'étais approché tout près, pour examiner de plus près la peau, les cheveux et surtout la poitrine, où se trouvait le tatouage !
Pas très rassuré quand même, j'avais tendu la main pour poser l'extrémité de mes doigts sur le coeur au centre de la poitrine.
Le cadavre avait eu comme une sorte de soupir ! Une cavité était apparue au centre de la poitrine. Ce cadavre, parfaitement imité, était en réalité, un mannequin ! Un gisant de cire ! A l'intérieur de la cachette je voyais resplendir un coeur en or massif. A peine l'avais-je sorti de son logement, que la cavité s'était hermétiquement refermée, sans qu'on ne puisse rien deviner ...

J'avais utilisé le coeur en or au centre de la couronne d'épine de la statue de Bisot. Dans l'épaisseur du mur il y avait comme un déclic, et derrière moi, tout au fond de la pièce il y avait eu le bruit caractéristique d'un mécanisme qui se mettait en marche...

Lorsque je m'étais retourné, j'avais vu, sortant du mur, une statue de chevalier en armure. Le bras de la statue tenait dans chaque main un calice en argent. Lorsque je m'étais approché, j'avais constaté qu'un des deux calices était rempli d'un breuvage sombre. Ca ne m'avait pas donné soif du tout ! C'est presque malgré moi que j'avais poussé une exclamation de triomphe. Bingo! Au fond de l'autre calice brillait l'opale de BISOT.

A cet instant précis, j'avais entendu des bruits qui parvenaient de la grande salle de l'hopice : ceux d'une porte qu'on ouvrait à grand fracas, les cris de plusieurs hommes, et surtout, reconnaissable entre mille autres la voix de Wolfram. Le moine hurlait ses ordres. Il plaçait les gardes à chaque coin de la salle et ordonnait de tout fouiller, de fond en combles, pour me trouver au plus vite !

Il ne me restait que bien peu de temps pour trouver un moyen de disparaître, si je ne voulais pas, une fois de plus tomber aux mains du moine diabolique. Dans une minute, peut être moins, je savais que Wolfram et ses gardes se dirigeraient vers la morgue!

En face de moi, le visage de pierre me fixait droit dans les yeux. Il semblait vouloir me dire quelque chose. L'expression sculptée sur le visage du chevalier était tout à la fois autoritaire et rassurante.... Ce calice rempli d'un liquide peu engageant, n'était-il pas le moyen de.... J'entendais résonner les pas des soldats sur le dallage de pierre.... Je m'étais saisi du calice que tenait la statue... Les pas étaient tout proches.

Lorsque dans l'hospice, le fer d'une arme avait heurté le sol non loin de la porte, je n'avais plus hésité. Je portais le breuvage à mes lèvres.... Boooo! Terrrrrible! Amer comme du fiel, et fort comme un Bourbon hors d'âge du Kentucky ! En vraiment bien moins bon ! Je titubais, comme si je venais de recevoir un coup de masse derrière le crâne : Je vis la statue s'animer. Elle me parlait... elle me tendait le calice vide. Sans qu'elle prononce un seul mot, je comprenais. Le chevalier de pierre voulait que je lui donne les gemmes en ma possession.... J'avais tendu la main et avait laissé tomber les neuf pierres dans le calice d'argent. La statue était entourée par des flux d'énergie. Une voix, qui ressemblait, par son autorité naturelle, à celle de mon ami Gallois s'était alors adressée à moi :

" WILLIAM, par des signes aux gisants
les GRANDS FONDATEURS t'attendent.
Lorsqu'à chacun d'eux tu auras donné sa pierre
il t'apporteront leur force et te révéleront le premier des Grands Secrets..."

Je sombrais dans un puits noir et sans fin, à l'instant même où j'avais vu entrer Wolfram et ses sbires dans la morgue...

Objet trouvé = 1 coeur en or

La salle des tortures et le vieux templier

La salle des tortures de la Commanderie

Lorsque j'avais repris mes esprits, j'avais eu la désagréable surprise de me retrouver ans une salle carrée, au plafond bas et voûté, qui ressemblait comme une soeur, aux cachots qu'en d'autres temps, nous avions partagés, le troubadour Béroual et moi même. Celle-là ne servait pas simplement de cachot ! Il me suffisait de tourner la tête pour admirer les charmants outils et les accessoires qui la décoraient : Pinces, ciseaux, couteaux, marteaux, aiguilles de toutes longueurs, pics et tenailles, pour le petit matériel. Menottes, chaines, herses aux pointes noircies par le feu, trébuchet et autres instruments, pour les choses plus sérieuses. Mais surtout ce que j'appréciais le moins et qui n'ajoutait vraiment rien à mon plaisir, c'était de me retrouver attaché, bras et jambes écartés, sur une grande roue de torture! Mes mains et mes pieds étaient liés à la roue par de grosses cordes de chanvre, qui ne me laissaient aucune illusion sur mes chances de pouvoir m'en défaire par la seule force de mes muscles.
Face à moi se tenait un homme, le visage masqué par une cagoule, vêtu de rouge de la tête aux pieds. Il s'agissait du bourreau. Il ricanait, comme si le spectacle que je lui offrais - bien malgré moi - semblait le ravir au plus haut point.
Derrière la cagoule sa voix grassayante et vulgaire m'avait interpellé :

"Un conseil l'ami!... Avant qu'il ne s'occupe de votre peau,
rendez ses gemmes au moine WOLFRAM...
Sinon, priez pour que votre Dieu de miséricorde
vous vienne en aide!"

Dans cet océan de vicissitudes et de déboires qui me tombaient sur la tête, au moins une bonne nouvelle ! Les gemmes se trouvaient à l'abri, entre de bonnes mains !
Devant mon mutisme narquois, le bourreau avait haussé les épaules et était ressorti, furieux, de la pièce des tortures.

Immédiatement, dès le départ du charmant personnage je m'étais mis au travail. Hélas ! Je m'étais vite rendu compte qu'il m'était totalement impossible de bouger bras et jambes... Tout ce que je pouvais espérer c'était de parvenir à faire bouger la roue en lui imprimant un mouvement de rotation sur la gauche ou sur la droite.... pour le reste rien à faire! Pousser la roue en arrière? Celà ne servait à rien ! La roue se calait sans plus bouger et sans aucun autre effet contre le mur.
A l'inverse pousser la roue en avant aurait eu une toute autre conséquence ! En partant vers l'avant ...la roue ne pouvait tomber qu'en plein sur la herse garnie d'un lit de pointes, qui se trouvait placé juste devant. Cette herse, vue la longueur de ses pointes, ne pouvait que... me transpercer de part en part !

Pas vraiment à l'aise sur mon perchoir, j'avisais de chaque côté de la roue, deux torches qui éclairaient de lueurs sinistres la salle octogonale.
Non sans prendre d'infinies précautions, je commençais par faire tourner la roue vers la gauche.

La roue avait lentement pivoté...
A mon grand soulagement, elle s'était retrouvée, cette fois, au bon endroit ! Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que les flammes brûlent le lien qui retenait mon bras à la roue... Quelques secondes supplémentaires m'avaient été nécessaires pour me libérer des liens qui m'entravaient. Je me retrouvais libre de mes mouvements. Ce qui, compte tenu de mon état précédent, était déjà un sacré progrès !

Avant même de me mettre à la recherche d'un moyen de fuir, je m'étais approché d'une table de bois sur laquelle je retrouvais la bague sans pierre que m'avait laissé en souvenir la première apparition du chevalier noir. Cela c'était passé en 1995 dans mon studio ! J'avais alors pris conscience de la relativité du temps et de la fragilité de ce qu'on appelait la vie ! La mienne en tous les cas n'avait rien de banal ! Sur la table à côté de la bague sans pierre, que WOLFRAM avait récupéré lors d'une de mes deux arrestations, j'avais remarqué un miroir et un rubis à l'éclat étrange... J'avais d'abord repris la bague ... Après tout elle m'appartenait, même si celui qui me l'avait offerte n'était pas tout à fait de mes amis ! J'avais hésité avant de m'emparer de l'étrange rubis.... Je flairais le piège... Mais dans le doute.... je ne m'étais pas abstenu ! Question de caractère ! J'adore faire ce qui ne se fait pas !
Je m'apprêtais à ressortir de cet endroit, pas vraiment accueillant, lorsqu'un garde, avait surgi devant moi. Décidément, je ne parviendrais jamais à éviter ces gens là. Ma position inconfortable sur la roue, ne m'avait pas trop fait perdre de forces. En quelques bons coups bien placés, j'envoyais le garde faire l'étoile filante dans les cieux des enfers ! Ne voulant pas attendre un nouvel adversaire, je me mettais en quête de trouver un passage pour sortir de là au plus vite.
C'est en inversant les deux torches sur leur supports de chaque côté de la roue que j'avais fini par découvrir l'ouverture d'une porte secrète qui s'enfonçait dans les ténèbres d'un couloir étroit et suintant...

Objets trouvés = une bague sans pierre, une étrange pierre rouge

La cache secrète du vieux Templier

J'étais parvenu devant le seuil d'une nouvelle pièce octogonale. La lumière froide et lugubre d'un petit puits de jour éclairait le centre de la pièce, où un très vieil homme, portant une barbe et de longs cheveux blancs, tête basse, appuyait ses deux longues mains maigres sur la poignée d'or d'une épée de guerre.

Le vieil homme n'avait pas bougé lorsque j'avais franchi l'encoignure de la porte du passage secret...
Dubitatif, j'avais fait deux pas en avant dans la petite salle. Ce chevalier, n'était-il pas, comme le gisant de la morgue, un mannequin de cire ? Comme mu par un ressort le vieillard s'était redressé à la vitesse de l'éclair. Je n'avait même pas eu le temps d'esquisser un geste de défense.... La pointe de son arme était dirigée sur ma poitrine. Le vieillard avait levé vers moi son visage maigre, marqué par l'effort et la douleur. Sa chasuble de templier portait la trace du coup d'épée que lui avait porté le chevalier noir dans mon rêve... J'avoue sans honte que bien plus que la surprise, c'est l'émotion qui m'avait fait monter les larmes aux yeux. .. Gallois ! C'était Gallois. Il me fixait, droit dans les yeux, mais rien dans son regard ne me laissait croire qu'il m'avait reconnu :

" Dis-moi qui t'envoie, ou tu es un homme mort ! "

La pointe de son arme s'était fait encore plus lourde sur mon cou. J'étais certain d'avoir la gorge tranchée avant d'avoir eu le temps de détourner l'arme du templier. J'avais lu dans le regard farouche, que je n'avais plus que quelques secondes pour lui donner la preuve qu'il me réclamait ! Pris de court, le seul souvenir de la bague sans pierre m'était revenu en mémoire.

Aussi vite que je le pouvais, j'avais plongé la main dans ma poche. J'avais senti sous mes doigts deux objets. La bague sans pierre, et la pierre rouge, trouvées dans la salle des tortures... Laquelle devais-je présenter au vieux TEMPLIER ? ... En cas d'erreur de ma part, inutile d'attendre une seconde chance !

Je m'étais décidé à ressortir la bague sans pierre pour la tendre devant Gallois. J'avoue qu'à cet instant j'avais été parcouru de la tête aux pieds par un long frisson.
Le vieux Templier, à bout de forces, avait laissé retomber la lame de son épée sur le sol. Alors que mille questions se bousculaient sur mes lèvres, le chevalier avait fait un geste de la main pour m'empêcher de poser la première. Incapable de dire un seul mot, tant était grand son épuisement, Gallois avait fermé les yeux.

Lorque je m'étais retourné j'avais compris pour quelle raison le vieux templier ne pouvait pas parler. Il était mourant. Accroupi sur le sol de pierre, il avait pourtant eu encore la force de me faire signe de me taire et de l'écouter....Le visage déjà plongé dans l'ombre de la mort, mon cher Gallois avait trouvé l'énergie de prononcer d'une voix éteinte, une ultime mise en garde :

"Dieu soit loué ! J'ai pu rester en vie jusqu'à ta venue dans cette chapelle secrète ! Prends garde aux fausses gemmes William! Prends garde surtout de n'avoir point devers toi, l'oeil du félon... Il t'observe et te suit partout où tu te trouves.... Pour conjurer ses forces maléfiques, enferme cette fausse pierre dans un sac de cuir ... et c'est toi qui pourras ... Là, le... ..."

Dans un dernier sursaut, le preux chevalier avait eu le temps de me désigner dans un coin de la salle, un calice semblable à celui de la statue de Bisot dans la morgue. J'allais examiner l'intérieur de la coupe... Sachant déjà qu'à l'intérieur j'allais y trouver les neuf gemmes !

Les larmes aux yeux, j'avais vu la dépouille de mon vieux compagnon d'armes attirer comme un aimant la lumière de la petite pièce. Son corps devenu lumineux et presque transparent s'était élevé, comme le mien dans le Passage du Temps, au centre d'une colonne d'énergie qui l'avait entraînée vers le sommet de la salle. Gallois avait disparu par le puits de jour pour s'élancer vers le ciel. Il n'était resté de mon ami le templier, que son épée à la poignée d'or, un gant et une pauvre croix de bois d'épine, attachée à une misérable cordelette.

J'étais resté un long moment à prier pour mon compagnon d'armes. Maintenant je savais. Je savais que nous nous retrouverions, ailleurs ! Pour faire triompher le droit et la justice !

Avant de m'approcher d'un coffre, j'avais été ramasser son épée et la croix de bois d'épine et un gant. Ce gant qui portait une empreinte en creux sur le dessus, je l'avais immédiatement reconnu ! C'était le gant que Gallois, dans mon cauchemar, avait brandi dans la salle secrète...

Dans le double fond du coffre apparemment vide, j'avais trouvé une tenue de moine, un sac de cuir et... l'hologramme. Comment Gallois avait-il fait pour s'emparer de cet appareil? Je ne l'ai jamais su. J'avais pris la tenue de moine, et le gant, convaincu que cet objet aurait, plus tard, une énorme importance... J'avais négligé le sac de cuir.

C'est en glissant le gant dans ma poche que j'avais senti les angles saillants de la pierre rouge.... L'avertissement de Gallois m'était aussitôt revenu en mémoire :
Prends garde surtout de n'avoir point devers toi, l'oeil du félon... Il t'observe et te suit partout où tu te trouves....

J'avais immédiatement compris à quoi et à qui appartenait cette pierre maudite. J'imaginais WOLFRAM quelque part dans la Commanderie, ricanant et se frottant les mains de satisfaction, lorsqu'il m'avait vu prendre la pierre rouge. Grâce à cette pierre, il avait pu depuis un long moment observer tous mes gestes à distance... C'était à mon tour maintenant de m'amuser! J'avais été prendre le sac de cuir dans le coffre. Mon sourire s'était encore fait plus large en me remémorant la fin de la mise en garde de Gallois :
"Pour conjurer ses forces maléfiques, enferme cette fausse pierre dans un sac de cuir !" Je riais en imaginant le visage de Wolfram se crisper de rage et de fureur. Je m'imaginais sans peine l'entendre hurler: "Non pas ça!". Je riais toujours lorsque j'avais jeté l'oeil du démon dans le sac de cuir. Ainsi aveuglé, l'oeil de Wolfram ne présentait plus aucun danger et, le moine du diable ne pourrait plus m'espionner dans la suite de mes aventures....

La mort de Gallois avait été une nouvelle motivation en plus de ma recherche de Juliette dans la Commanderie. Je me sentais prêt à relever tous les défis, y compris ceux du diable en personne ! J'enfilais la tenue de moine. Elle dissimulait l'épée de Gallois et me permettrait, une nouvelle fois, de pouvoir me balader dans tous les bâtiments qui me restaient à visiter... Je m'empressais de mettre les neufs gemmes dans une de mes poches... Maintenant, il ne me restait plus qu'à repartir !
Mais pour sortir de la cachette du vieux templier encore me fallait-il trouver l'ouverture d'une autre porte qui pouvait me mener à l'extérieur ...

Pour la découvrir, il m'avait fallu introduire le châton de la bague sans pierre de GALLOIS, dans un angle du mur, sur la saillie d'une pierre sculptée en forme de diamant. Elle avait libéré le mécanisme secret d'une nouvelle ouverture...

Objets trouvés = 1 gant, un sac de cuir, une épée, un habit de moine, un hologramme, une croix de bois d'épine, les 9 gemmes

La bibliothèque

La bibliothèque de la Commanderie

Le couloir secret débouchait dans une pièce par un passage dissimulé dans une bibliothèque... Dès que j'étais entré dans ce qui ressemblait à une vaste bibliothèque, j'avais aussitôt été interpellé par un des deux moines occupés à déchirer, avec de grands sourires de satisfaction, les pages de plusieurs manuscrits précieux. ...

" Satanas vobiscum!"

Je n'étais pas latiniste, mais son salut ressemblait plus à une malédiction qu'à un souhait de bienvenue ! Ce salut avait au moins, pour ce qui me concernait, un avantage : je savais à qui j'avais à faire. C'est la raison pour laquelle sans lui laisser le temps de savoir si j'étais un de ses copains, je fonçais sur l'iconoclaste pour lui faire tâter de la rudesse de mes poings.
Je ne lui avais pas encore balancé mon direct favori au menton que l'infâme s'était soudain transformé en diablotin ! Cette traîtrise n'avait fait que renforcer ma hargne. En quelques coups de pied méchants et bien placés je l'envoyais faire de la lumière aux enfers. Comme le second moine se transformait à son tour en diablotin rouge, je ne lui laissais aucune chance de me nuire très longtemps.
Ce deuxième adversaire n'avait sans doute pas eu le temps de se rendre compte ce qui lui arrivait...Comme je commençais à connaître la chanson par coeur, je n'avais pas attendu qu'il se soit évaporé comme le premier, pour foncer vers le fond de la bibliothèque. J'allais pouvoir, en toute tranquilité, tout au moins pour quelque temps, entreprendre la recherche des sépultures des moines chevaliers dans cette partie du bâtiment ...

C'est en explorant la deuxième partie de la bibliothèque que j'avais découvert deux sarcophages qui portaient les noms des moines chevaliers ROLAND et HUGUES DE CHAMPAGNE. C'est en le recherchant dans toutes mes poches que je m'étais alors rendu compte que le parchemin du ôChant des Chevaliersö m'avait sans doute été repris lorsque j'avais perdu connaissance dans la morgue ! Heureusement que j'avais pris la peine de l'apprendre pratiquement par coeur !
Je me souvenais que le passage du poème qui relatait les exploits du moine chevalier ROLAND et du moine chevalier CHAMPAGNE était tout à fait explicite :

A son côté Roland, le doux féal A l'épée rougie du rubis des combats Et Champagne le preu, d'éclats vifs de cristal Combattent à l'unisson, sans nul tourment

C'est ainsi que j'avais choisi les deux gemmes rubis et cristal.
Je les avais introduites dans les encoches qui se trouvaient sur le dessus de chacun des sarcophages...

Les pierres semblèrent aussitôt s'animer. Par un étrange sortilège un élixir de longue vie et d'autre part un coutelas de combat, surgirent des tombes des 2 chevaliers... Ces objets étaient fort beaux, même si ils portaient, à de nombreux endroits, les traces de terribles combats. Je m'armais du coutelas sans perdre une minute.

A l'instant où je pénétrais dans une autre partie de la bibliothèque, j'avais alors perçu les tristes harmonies d'un cantique funèbre qui résonnait plus loin dans l'abbaye.

Ayant fait plusieurs fois le tour de la bibliothèque sans rien trouver qui m'intéresse, je m'étais dirigé vers une seconde salle dont la porte à double battant était fermée. J'appuyais sur cette porte.

Objets trouvés = 1 élixir de vie, un coutelas

Le réfectoire

Quelle n'avait pas été ma stupeur lorsqu'en passant le seuil d'entre les deux salles, j'avais découvert sur la partie gauche du réfectoire tout un groupe de moines installés, dans le plus grand silence, devant de longues tables de bois. Ils étaient heureusement trop affairés à avaler sans plaisir apparent une nourriture répugnante et fort malodorante, pour prendre le temps de me dévisager et se rendre compte que je n'étais pas des leurs !

La pire des erreurs, et je ne l'avais heureusement pas commise, aurait été de rebrousser chemin ou encore de montrer la moindre hésitation. C'est la raison pour laquelle je m'étais approché calmement et aussi naturellement que possible, d'un meuble sur lequel étaient disposés des assiettes et des plats. En examinant de plus près les horreurs sanguignolentes et glaireuses qui surnageaient dans les plats creux, je m'étais décidé à me saisir d'une pile d'assiettes propres !
Comme un bon petit diablotin anonyme et discret, j'avais baissé la tête en signe d'humilité et j'avais foncé en direction de la salle suivante. Tout au long de ce parcours d'environ une vingtaine de mètres, j'avais prié le ciel pour ne pas laisser choir mes assiettes. Il est facile d'imaginer l'effet que cette maladresse aurait eu !

Objets trouvés = 1 pile d'assiettes

La cuisine

Dans la cuisine, j'avais pu me débarrasser discrètement de la pile d'assiettes, sans attirer l'attention des moines. Je les avais posées sur une grande table encombrée de victuailles. Bien entendu, compte tenu de la nature de ce que les moines ingurgitaient pour leurs repas, il n'était pas question que je goûte à leur tambouille. Pourtant, depuis un bon moment, mon estomac me rappelait qu'il était plus que temps de le remplir !

J'avais fait rapidement le tour de la cuisine, sans rien trouver qui m'intéresse ou me soit d'une aide quelconque. J'allais repartir en direction du réfectoire, lorsque j'avais aperçu dans l'enfilade d'une petite pièce voisine sur ma gauche, l'ombre d'une tombe de chevalier. Malheureusement pour moi, il n'était pas question que je puisse y pénétrer. Un moine d'apparence fort peu sympathique, s'y affairait, occupé à quelque obscure besogne. Bien entendu je pouvais toujours entrer dans ce cellier et régler son compte au moine ! Mais c'était prendre le risque d'attirer par le bruit du combat, toute l'assemblée de moines qui se trouvaient encore dans le réfectoire ! Il m'était apparu, cette fois-ci, qu'il valait mieux ruser ! Mais comment faire pour attirer le moine hors de cette pièce ? C'est bien à contre-coeur que j'avais décroché un plateau garni de nourriture, pour le placer à hauteur d'homme sur une paillasse, bien en vue du moine près du cellier. Comme un gros rat attiré par un morceau de lard, l'odeur du jambon lÆavait vite fait sortir de son repaire. Dissimulé dans un coin de la cuisine, je n'avais pu m'empêcher de sourire en le voyant, tel un gros rongeur, sauter sur la viande sèche, la glisser sous son manteau et disparaître le plus vite et le plus loin possible, pour ne pas avoir à partager son butin avec ses congénères.

Objet trouvé = un plateau de nourriture

Le cellier

Dans le cellier j'avais trouvé sans trop de difficulté les deux autres sépultures. Il s'agissait cette fois des tombes de GEOFFROY DE SAINT OMER et d'ARCHAMBAUD DE SAINT AMAND.

Je me remémorais une nouvelle fois le texte du CHANT DES CHEVALIERS pour savoir quelles gemmes correspondaient aux deux tombeaux.

Chantons l'émeraude, du vaillant Geoffroy
A la hache si crainte qu'elle en sème l'effroi
Et du terrible Saint Amand la pointe d' onyx
Défient à elle seule toutes les ombres du Styx.

Sans perdre une seconde, j'avais introduit l'émeraude et l'onyx dans les cavités placées sur les gisants. Des tombes sacrées étaient apparus une clef et un casse-tête...

En proie à un sentiment de malaise, je ressortais aussi vite que possible de la petite pièce. Le moine qui venait d'avaler le jambon tout entier se tenait devant moi ! Il me fallait le vaincre très vite, avant qu'il ne donne l'alerte ! J'avais eu beaucoup de mal à terrasser mon adversaire sans trop faire de bruit. Lorsque le moine avait disparu dans un flash de lumière, j'avais cru entendre un remue-ménage dans le réfectoire...

Objets trouvés = la clef des enfers et un casse-tête

La cuisine

Il me fallait fuir ! Fuir vers le cellier? Impossible, c'était prendre le risque de me retrouver coincé à l'intérieur ! La seule issue qui s'offrait à moi, c'était cette petite porte de bois dans la cuisine que je pourrais ouvrir avec ma clef.

Il fallait que je me décide vite ! Derrière moi, j'entendais des pas approcher.. J'ouvrais la porte avec la clef... Une bise glaciale s'était engouffrée dans la cuisine. Je crus que c'était le bruit du vent qui avait attiré l'attention de Wolfram. Lorsque j'avais franchi le seuil de la porte, son rire sinistre avait éclaté derrière moi.
J' avais eu dans l'instant la désagréable sensation d'avoir commis une grave erreur. Lorsque je m'étais retrouvé de l'autre côté de la porte, j'en avais eu très vite la confirmation. Je me retrouvais, à l'extérieur des bâtiments ... dans le cimetière de la Commanderie !



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